Il y a quelque temps, mon fils m’a posé une question qui, au premier abord, semble simple mais qui est, en réalité, pleine de complexité : « Comment fait-on un jeu vidéo ? »
Ma première réponse a évoqué une collaboration entre plusieurs corps de métiers : designers, programmeurs, spécialistes du son, etc. Mais visiblement, cela n’a pas suffi à éclaircir le mystère. La réponse est restée floue à ses yeux, et il ne voyait pas vraiment comment tout cela se met en place concrètement.
C’est alors que j’ai décidé de plonger plus en profondeur dans le processus de création d’un jeu vidéo. En décortiquant les grandes étapes de ce voyage passionnant, j’ai trouvé que l’on pouvait expliquer les tenants et aboutissants d’une manière beaucoup plus précise et, surtout, plus captivante.
Ainsi, pour répondre à la question de manière plus concrète et détaillée, j’ai réalisé qu’il fallait repartir des étapes clés du développement d’un jeu vidéo : de l’idée de départ jusqu’à son lancement, en passant par toutes les étapes intermédiaires, chaque rôle, chaque phase joue un rôle essentiel dans la construction de ce monde virtuel.
Étape 1 : Idée et concept initial
La phase initiale consiste à définir l’idée du jeu (genre, univers, public ciblé, plateformes, etc.). On formalise généralement ces éléments dans un document de concept ou de game design préliminaire. On développe souvent un prototype minimal (proof of concept) pour tester rapidement la viabilité et l’intérêt du gameplay de base. C’est une étape stratégique où même les studios indépendants intègrent des contraintes commerciales (marché, budget, public) pour valider la faisabilité du projet.
Étape 2 : Pré-production (cahier des charges et prototypage)
La pré-production détaille les règles et le fonctionnement du jeu dans un Game Design Document (GDD) ou cahier des charges. Ce document « bible » rassemble le gameplay, le scénario, la charte graphique, le planning et les ressources nécessaires. Durant cette phase on crée aussi des prototypes (maquettes de niveaux ou mécaniques) pour valider les principales fonctionnalités et ajuster le design selon les premiers retours. La pré-production peut durer plusieurs semaines à plusieurs mois (jusqu’à 20 % du temps de développement total) et implique généralement une petite équipe (game designer, programmeur, artiste, etc.) définissant les bases du projet.
Étape 3 : Production (développement)
La production est la phase active de développement du jeu. Programmeurs, designers graphiques, sound designers et autres collaborateurs travaillent ensemble pour créer tous les éléments du jeu (niveaux, personnages, interface, musiques…). Un planning clair est établi avec des tâches précises et des réunions régulières pour suivre l’avancement et résoudre les problèmes au fur et à mesure. Pendant la production, on affine le contenu du jeu, on construit les niveaux et on finalise l’histoire ainsi que l’ambiance générale.
Étape 4 : Tests et validation
La phase de tests intervient une fois qu’une version jouable est disponible. Des testeurs internes et externes (versions alpha/bêta) jouent au jeu pour déceler et corriger les bugs, problèmes de performance ou incohérences. C’est une étape très importante qui permet d’éviter de publier une version instable : on passe généralement par les jalons classiques (alpha, bêta, version finale) pour valider la qualité du jeu.
Étape 5 : Lancement et marketing
Une fois la version finale prête, on planifie la sortie officielle. Le jeu est mis en vente sur les plateformes ciblées (boutiques physiques, stores en ligne) et l’équipe marketing déploie la communication (bandes-annonces, réseaux sociaux, salons, etc.) pour lui donner de la visibilité. Cette promotion est indispensable : un jeu, même très abouti, restera méconnu sans efforts de communication soutenus. L’objectif est d’atteindre le public visé et d’assurer un lancement réussi sur toutes les plateformes choisies.
Étape 6 : Post-sortie (maintenance et mises à jour)
Après le lancement, le travail se poursuit avec le support du jeu. En post-production on peaufine le gameplay (tweaking) pour ajuster finement des paramètres comme la difficulté ou la maniabilité. Les développeurs publient fréquemment des patchs et du contenu additionnel (DLC, extensions, mises à jour) pour corriger les bugs imprévus et enrichir l’expérience. Aucun studio ne laisse un jeu sans suivi après sa sortie : ces mises à jour prolongent la durée de vie du jeu et répondent aux attentes de la communauté.
Sources
videogamecreation.fr
gamingcampus.fr
wittywings.fr
community.wacom.com